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En souvenir d'une vieille aïeule et de ses aïeux...

Anne de KIEV

(Vers 1024 – 1051 – Vers 1089)

Entre deux combats contre les barons en révolte, HENRI 1er qui redoute les liens de consanguinité entraînant des démêlés avec l’église – décide d’aller chercher fort loin au bout de l’Europe, sa nouvelle épouse.

Il fixe son choix sur Anne De Russie. Sa réputation de beauté l’y invite, mais cette princesse est également la fille d’un personnage très important, IAROSLAV 1er Duc de KIEV, surnommé aussi le Charlemagne de la Russie. Il a noué des alliances de Byzance à l’Angleterre, mariés ses filles à des Rois en Norvège, en Hongrie. Sa capitale, KIEV, où à été élevée Anne, est une ville très belle, très vivante, en plein essor culturel, « l’émule de Constantinople » dit-on. Et comme le grand-père de la jeune fille, Vladimir le Grand, vient d’y introduire le christianisme, aucun obstacle religieux ne s’oppose au mariage d’Anne et d’Henri. Après d’assez longues tractations, dues en parties à la distance qui sépare les deux fiancés, Anne épouse en 1051 le roi de France et s’installe au palais de la Cité.

Est-elle dépaysée ? Quelle langue parle-t-elle pour communiquer avec son mari ? Est-elle attirée par cet homme déjà vieillissant et toujours parti guerroyer contre des vassaux rebelles ? A-t-elle le tempérament fougueux de son grand père Vladimir ? Sans doute vit-elle dans le petit milieu lave qui l’a suivie de Kiev. En tout cas, elle a la fierté de mettre au monde un enfant. Et c’est un garçon. Elle doit même avoir un certain pouvoir sur le roi puisqu’elle choisit un nom inhabituel, lié à ses origines : le futur roi de France s’appellera Philippe, en souvenir du lointain ancêtre de sa mère Philippe de MACEDOINE. Elle a la joie de voir cet enfant sacré « roi-associé » à Reims, le 23 Mai 1059, du vivant de son père.

Dès qu’elle le peut, d’ailleurs, Anne s’échappe de l’île de la Cité pour séjourner loin de Paris, à Senlis. C’est une cité qu’elle aime ‘tant par la bonté de l’air qu’on y respire que pour les agréables divertissements de la chasse – à laquelle elle prenait un singulier plaisir » précise quelques chroniqueurs.

Mais Henri 1er, épuisé par une vie de combats et d’échecs, meurt le 4 Août 1060, à l’âge de 52 ans. La situation est alors délicate : le nouveau roi Philippe 1er n’a que 7 ans : Anne est une étrangère, et installée depuis peu en France. C’est donc l’oncle de l’enfant-roi qui exerce la régence, mais Anne continue à participer à la vie de la cour : elle assiste au sacre de son fils, signe avec lui un certain nombre d’actes royaux. Et, nouvelle venue au catholicisme, se montre fort pieuse et charitable, ainsi que l’atteste une lettre du Pape NICOLAS II.

Pourtant sa vie ne va pas se terminer dans des dévotions et les demi-teintes de l’effacement. Une aventure amoureuse l’attend, justement dans sa résidence de Senlis. Raoul de CREPY en est l’un des hôtes les plus assidus. Bien que marié, il enlève Anne, accuse d’adultère son épouse et fait rompre son union par un prélat complaisant. C’est à Crépy en 1062 qu’aura lieu le mariage des deux amants. Cet épisode inhabituel dans la vie d’une veuve du roi refroidit les relations entre Philippe et sa mère. D’autant que l’affaire prend des dimensions scandaleuses ; l’épouse si injustement répudiée se rend à Rome pour se plaindre auprès du Pape et une enquête est décidée. Raoul est sommé de renvoyer la reine Anne, considérée comme sa concubine, pour reprendre sa femme légitime. Mais bravant les foudres papales, et bien qu’excommuniés, le Comte de Crépy et Anne continuent à vivre ensemble. Et le compagnon de sa mère étant un puissant personnage, Philippe 1er se réconcilie avec les deux coupables dès 1065 et les reçoit à la cour.

Raoul meurt à Montdidier, le 8 septembre 1074. Peut-être Anne a-t-elle alors la tentation de repartir pour son pays, comme l’ont supposé certains chroniqueurs. Cela semble peu probable car, entre-temps, un schisme qui s’y est installé rendrait son retour bien inopportun. Sans doute a-t-elle préféré se retirer dans un couvent près de Senlis où elle mourra vers 1089.




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