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Lettre du Comte de Polastron a son Régisseur.

Pendant la Révolution, Jean François Gabriel Comte de Polastron, père de la Duchesse de Polignac, resta en France, et n'émigra pas. Il quitta son château de Saint-André, pour se réfugier à Gimont (Gers) ou a Toulouse en continuant de gérer ses domaines par l'intermédiaire de Monsieur Saint-André qui lui était resté au Château. Plusieurs lettres conservées aux Archives Nationales relatent cette épopée. En voici une avec sa traduction.




A Monsieur….Monsieur Saint-Laurent, régisseur  pour Saint-André…A Gimont

« Toulouse ce 31 Aout 1792

Aussitôt ma letre reçue vous faires transporter a Gimont tout mes grains le plus possible et mettrés a couvert tout ce qui se pourra étant averti par M. Pesseret que M. Viguola va faire saisir quand tout mon grain sera a Gimont nous en aurons la disposition et il est bien vraisemblable que pour pu que ceci dure je me trouveray court ici ou le mot de crédit est mort quoique j’aille le plus doucement possible, fasse bien petite chere cependant ma dépense logement et porteur passe 600 livres par mois, je regrette bien de ne pas être resté a Gimont et d’en avoir couru tous les risques mais ce sont des regrets superflus, il ne nous est plus permis de sortir d’icy ou nous sommes retenus en otage nous y sommes en sureté pour le moment mais toujours dans la crainte du lendemain.

Quand aux denrées de la ferme dont je jouirai cette année il faut convenir avec M. M Lamothe et Jean Dedire quelles leur appartiennent pour les metre a labrydes des saisies de M. Vignola et des héritiers de Souos dont le procès va être perdu par moi (sic….) a moins qu’on ne parvienne a un mauvais accommodement a quoi il travaille.

Enfin quoiqu’il arrive j’espère que mes fermiers ne me laisseront pas menquer comme ils me l’ont promis quoique toutes les armées ennemies soient entrées en France et se portent vivement sur Paris, notre position dans ce pays cy ne peut changer de trois grand mois au moins peut etre meme pendant ce temps-là empirera-t-elle.

Quand toutes vos denrées seront a Gimont on en pourra avec facilité faire de largent selon le besoin et comme il ne sera que dans le besoin le plus argent que je vous manderay de le faire avenir qui marretera parceque dans le temps qui court on ne doit être occupé que du moment present sans songer a l’avenir dont on est biensur il n’est question que du quand.

Vous devriés aussi vous occuper de faire charrier mon bois du pleit, faites passer prontement ma letre à M. Pesseres.

Adieu POL

Extrait collationné…. Passérieu Bordeneuve C.G ».

 


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